Le brochet au vif en Semois brochetauvif
Article rédigé par Mr Axel Ernst



Une technique redoutable !

Technique ancestrale et souvent décriée, notamment accusée de massacrer les brochetons, la pêche au vif n’en reste pas moins une technique redoutable qui, bien pratiquée, permet de relâcher ses prises dans de bonnes conditions et à laquelle succombent chaque année de nombreux spécimens. Nous aborderons ici la pêche au vif à l’itinérante qui outre son aspect sportif, permet de couvrir de nombreux postes et multiplie les chances de rencontrer un poisson en activité.

  • Le matériel

    Il doit être léger, robuste et de qualité, ce qui ne signifie nullement qu’il faille investir dans des sommes astronomiques lors de son acquisition. Une canne légère en carbone de 4 à 6 mètres de long pour une puissance de minimum 80g fera tout à fait l’affaire. Une telle longueur permet de poser son vif plutôt que de le lancer et offre un bras de levier non négligeable pour extraire en force un gros bec de l’herbier où il s’est réfugié. Quant à la puissance, elle permet de brider le poisson en force et de balancer de gros vifs lorsque les conditions l’exigent. Le moulinet devra être doté d’un frein irréprochable et d’une contenance d’au moins 150m de 30/100. Ne le choisissez pas trop lourd et si possible débrayable. Loin d’être un gadget, la gâchette qui équipe ce type de moulinet vous assurera un ferrage plus efficace car le fil reste toujours tendu. Le reste de l’équipement lourd est composé d’une paire de waders, équipée ou non de chaussures et d’une goujonnière dorsale que l’on porte à la ceinture. Concernant le petit matériel, là aussi n’hésitez pas à le choisir d’excellente qualité.



    Brochet

  • Afin de faire face à toutes les conditions, vous aurez besoin:

    -d’une gamme de flotteurs de 5 à 20 grammes
    -d’olivettes percées d’un poids adapté à celui du flotteur
    -d’un nylon ou d’une tresse d’excellente facture, d’un diamètre de 30 à 35/100 pour le premier, 15 à 25/100 pour la seconde
    -de stop-float pour la pêche au coulissant
    -d’émerillons à agrafe d’une solidité irréprochable
    -de câbles en acier de 40 à 60cm et d’une résistance de 7 à 9kg
    -d’hameçons simples, ryder et triples adaptés à la taille du vif
    -d’une pince et d’un baîllon pour le décrochage
    -enfin, n’oubliez pas le petit numérique, bien pratique pour immortaliser sa capture avant de lui rendre sa liberté



    Remise à l'eau avec précaution

  • La technique proprement dite :

    C’est une pêche de traque dynamique et sportive où le pêcheur parcourt la rivière de poste en poste à la recherche des poissons en activité. Recherchez les carnassiers dans les fosses, au pied des falaises, dans les « retournes », aux arrivées d’eau, derrière tout obstacle modifiant le rythme du courant.

    Gardez à l’esprit que le brochet suit les bancs de poisson-fourrage et n’est jamais bien loin là où il y a des "blancs".
    Placé en amont, le pêcheur confie son montage (réglé entre 50cm et 1m du fond) au courant et le laisse dériver sur le poste présumé. Si après une dizaine de passage et quelques blocages de la ligne sur les points chauds rien ne s’est produit, changez de place. Si au contraire un poisson est présent et s’intéresse à votre vif, celui-ci ne va pas tarder à montrer des signes d’inquiétude (tressautement et plongeons rapides et successifs du flotteur, refus obstiné du vif de se diriger vers un endroit bien précis,...). En général, le départ ne tarde alors pas à se produire. Débrayage activé, fil tendu, le pêcheur place sa canne à l’horizontale et laisse le brochet prendre du fil. Celui-ci, après avoir attaqué le vif par le flanc, va s’en retourner dans son repère pour pouvoir l’avaler tête la première en toute sécurité.

    En cas d’eschage du poisson-appât par le nez, attendre que le brochet s'immobilise avec sa proie - moment dont le pêcheur est le plus souvent informé par un arrêt de la course du flotteur - puis compter 10 à 15 secondes au maximum et ferrer. Vous ressentez des coups de tête, puis le brochet démarre en force soit en pleine eau, soit vers l’obstacle le plus proche. C’est le moment d’évaluer la qualité du frein de votre moulinet ! Tentez dans la mesure du possible de mettre la pression au poisson. Anticipez ses départs et essayez si vous le pouvez, de l’empêcher de s’engouffrer dans un obstacle. Si tout se passe bien, le brochet ne tarde pas à montrer des signes de faiblesse et à venir à vous. Attention ! Déserrez votre frein à ce moment car on n'est jamais à l'abri d’un ultime rush et si le moulin ne réagit pas dans la seconde, au mieux le fil casse, au pire c’est la canne et le pick up qui explosent !


    Le combat achevé, décrochez délicatement le poisson en faisant attention à ses puissantes mâchoires. Vous voilà seul juge de le sacrifier ou d’honorer en lui le valeureux combattant et partant, de lui laisser la vie sauve pour qu’il perpétue l’espèce et garantisse votre plaisir de demain. Pour que vive le brochet, il faut le remettre à l’eau.


    Brochet


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